La fête de la Dormition, célébrée le 15 août, est la dernière des douze grandes fêtes du calendrier de l'église/de l'année liturgique. Elle commémore la mort de Marie et le mystère de sa résurrection. Le mot Dormition signifie « s'endormir », expression encore utilisée aujourd'hui pour désigner la mort.
La complexité de l'histoire de la Dormition est représentée dans les nombreuses scènes de cette icône. La Mère de Dieu gît sur son cercueil funéraire au centre de l’image. Elle est entourée de pleureurs, notamment des évêques en omophore et au croix sombres, douze disciples, et plusieurs femmes. Se découpant sur le ciel nocturne, son fils se tient à ses côtés, entouré d’une mandorle, portant l'âme de sa mère emmaillotée comme un bébé.
Une scène dramatique se déroule au fond de la bière, représentée en miniature pour diminuer son importance par rapport au reste de l'icône. Un juif nommé Jephonias tente de renverser la bière funéraire et est attaqué par l'Archange Michel, qui lui coupe les mains. Jephonias se repentit et la Mère de Dieu les lui rattache aux bras. Cette histoire date du Ve siècle, époque de grandes tensions entre les populations chrétiennes et juives, et suggère une prévalence de l'antisémitisme dans le développement de la doctrine de l'Église médiévale.
Dans le ciel qui surplombe l’ensemble, deux événements indépendants se produisent. Au centre, la Mère de Dieu siège sur un trône pour montrer qu'elle a été élevée au paradis. Le tout est représenté sous le regard d’anges se tenant dans un arc de nuages flottant dans le ciel. De chaque côté, les disciples chevauchent des nuages à destination ou en provenance de leur lieu de mission. Ils ont voyagé très loin pour répandre le christianisme, mais on dit que la mort de Marie les a ramenés.
En Occident, la mort de Marie est perçue différemment. Les protestants tiennent la mort de Marie pour acquis mais ne croient pas qu'elle soit montée au paradis comme Jésus. Pour les catholiques romains, une déclaration pontificale de 1950 a déclaré que si Marie a bien été élevée corps et âme à la gloire céleste, sa mort est sujette à caution. Ainsi, l'accent du catholicisme romain est sur l’Assomption corporelle de Marie, mettant peu ou pas d'emphase sur sa mort.